Le Rock est né aux USA.
Sam Phillips enregistre « Rocket 88 » de Jackie Brenston en 1951 chez Sun Studio, avant que n’arrivent Elvis et sa bande. Les Rockers ne meurent pas tous là-bas ; mais ça arrive. La question c’est plutôt
Pascal Despres
Ingénieur du son dans le Cinéma depuis mes 22 ans, la musique, toute la musique reste ce qui m’aura toujours paru essentiel. Mon premier salaire me sert à acheter une platine et un ampli ; après ça toute ma vie a tourné autour du son.Je suis né en 64 ; mon premier 45t c’était « Instant Karma » de Lennon en 1971 ! J’étais arrivé trop tard pour entendre hurler les foules devant Elvis, les Beatles ou les Stones (eux je les verrai en 79 avec Téléphone…). Après avoir remonté le courant jusqu’à Alan Lomax ; celui qui a enregistré les chants des esclaves et des forçats du Mississippi, Muddy Waters et Woodie Guthrie, j’ai reçu mes premiers coups aux oreilles avec Miles Davis, le Velvet et Lou Reed ; il était normal que je commence avec eux. Lou Reed n’est pas mort jeune, il a survécu malgré ou grâce à sa lucidité. Les gens comme lui nous ont fait cadeau de leur vie ; méritons le ! Le Rock a eu des pères, son cœur battant, et beaucoup d’enfants. J’espère dans cette série de PodCasts vous raconter certaines de leurs aventures, parce que le Rock’n’Roll n’est pas mort avec Elvis ! Le plus grand péché de tout homme de spectacle est le mépris pour son public. Ceux qui y succombent finiront par récolter ce qu’ils ont semé ; qu’ils vivent éternellement comme Andy Visage-Pâle Warhol et Mick « I wish i die before i get old » Jagger ou, comme c’est la mode ; meurent tôt, façon Robert Johnson, Charlie Parker, Lenny Bruce, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, John Lennon, Sid Vicious, Bob Marley, Kurt Cobain, 2Pac, Amy Wynehouse … Who’s next ? Les deux choses qui distinguent ces morts de celle d’Elvis, c’est que tous sont morts à l‘extérieur en regardant à l’intérieur. qu’aucun d’eux ne pensait que le public lui fût acquis. D’ailleurs ils s’en foutaient, et c’était même la source de tout leurs emmerdes.
Le Rock est et doit rester quelque chose de dangereux. Des flingues de Bo Diddley à la guitare de Dylan, la machine à tuer les fascistes, et le « please kill me » de Richard Hell ; d’Iggy Pop à la basse de Lemmy, on est transpercé. La vie qu’ont mené les pères du Rock et leurs successeurs a quelque chose de sacrificiel. Faut-il en passer par là pour devenir immortel ? Dans notre monde de Junkies consommateurs, des épisodes ont fait croire qu’on allait tous se prendre par la main et sourire, aaarrghhh !!! C’est retombé plus vite qu’un soufflé, Charlie Manson s’y est employé, les buvards ont aidé ! Il ne nous restait plus que les mastodontes qui faisaient tourner les majors et remplissaient les stades, Sister Ray prenant la poussière en attendant un réveil des masses. Ç’aurait pu être le punk, mais encore une fois le business a gagné et continue. Heureusement il restera quelques dignes héritiers, roulant aussi vite que Dean Moriarty secoué par le saxophone de Charlie Parker !